The Eddie Metz Jr Trio

Metz
Bridging The Gap. Arbors Records ARCD 19374. Falling In Love With Love - Huggin´ Higgins - Overjoyed - I´m Old Fashioned - Count Your Blessings (Instead of Sheep) - Bodhisattva - NER Blues - One Less Bell to Answer - The More I See You - Crazy Life - Little Girl - More Than You Know - Gotta Get A Hold Of Myself. Durée : 64’13.

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Le titre de l’album est particulièrement bien
choisi, et reflète en tout point la personnalité des deux principaux protagonistes, E. Metz lui-même et Rossano Sportiello, le fantastique pianiste du trio. Le premier mot qui vient à l’esprit, à l’écoute de cette galette, est perfection, suivi de feeling et swing, et la présence à leurs côtés de la bassiste Nicki Parrott, d’origine australienne, selon mes sources, ne perturbe en rien cet ordre des choses. Elle achève de séduire l’auditeur par un vocal d’une très chaude sensualité dans une composition de Burt Bacharach : One Les Bell To Answer, et quelques chorus de basse bien plus qu’honorables. L’utilisation de ce répertoire vous laissera judicieusement penser que ces musiciens sont dépourvus de tout sectarisme. A côté de standards confirmés, on trouvera des compositions de Stevie Wonder, Steely Dan ou Gino Vannelli, pour une sorte de cousinage avec Pink Turtle. Mais, comme j’ai pu le constater, saxophone en main, à Bréda, il y a quelques années, ces garçons sont pétris d’histoire du jazz autant que de technique, et savent propulser un soliste bien au-delà de ses performances habituelles, grâce à leur fabuleuse science du swing. Les deux heureux élus (cobayes, invités, partenaires etc.) pour l’occasion, eux-mêmes extrêmement méritants, sont le sax ténor Harry Allen et le tromboniste John Allred. Allen évoque Ben Webster, Stan Getz, Paul Gonsalves, voire le phrasé de Gerry Mulligan ; Allred, le bien nommé, virtuose à la mise en place impeccable, bluesy en diable, évoque seulement le top niveau en matière de trombone mainstream, et l’on peut aisément deviner que son talent ne doit pas s’arrêter là. L’ensemble du CD reste fidèle à l’esprit d’un concert en club, permettant au leader de nous faire déguster son incroyable sens de l’accompagnement, notamment aux balais, qui fait rêver n’importe quel soliste. Quant à Rossano, son toucher, sa pertinence, son feeling, sa discrétion, sa mise en place, bref, tout m’enchante chez lui au plus haut point : vite, un kilo de cerises pour ces magiciens !

Daniel Huck
(Jazz Classique n°55)