Thomas Winteler

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3 CD. Memories CD 17 - 18 - 19.

VOL 1 / GEORGES MARTIN. Steal Away - Ape Man - Yearning And Blues - Drunk Man Strut - Wild Man Blues - Little Bits - Indigo Stomp - Struggling - Blue Piano Stomp - Oh ! Daddy - Saint Louis Blues - Salty Dog - Clarinet Wobble - San - Blue Clarinet Stomp - Brown Bottom Bess.
VOL 2 : THOMAS WINTELER.
Oh ! Lizzie - 29th and Dearborn - Ape Man - Blue Clarinet Stomp - Oriental Man - Steal Away - Struggling - Oh ! Daddy - Clarinet Wobble - Melancholy - Little Bits - New Saint Louis Blues - San - Lonesome Blues - Your Folks - Chicago Buzz - East Coast Trot.
VOL 3 : ALAIN MARQUET.
Steppin’ On The Gas - Beale Street Blues - Dixie Blues - Bohonkus Blues - Down Hearted Blues - Memphis Blues - Papa De Dada - Sweet Like This - Piggly Wiggly - Have Mercy - Tom Cat Blues - Mister Jelly Lord - Wild Man Blues - That Thing Called Love - Hyena Stomp.
Vente par correspondance : Jean-Pierre Daubresse – 6 Villa Cœur de Vey – 75014 Paris. Prix d’un CD : 18 euros (port compris). Les trois : 45 euros (port compris).
Bon, il faut que je m’y mette à cette chronique ! Ça fait deux mois que j’ai ces enregistrements et que je n’arrive pas à écrire quoi que ce soit ! Et, en plus, ça y est : voilà le dernier numéro de notre revue bien-aimée, ma dernière chronique… Et je ne sais toujours pas par quel bout la prendre !
Bon, nous sommes ici en présence de trois CD enregistrés par trois clarinettistes différents en hommage à Monsieur Johnny Dodds, entreprise concoctée par Jean-Pierre Daubresse et ses amis : Lou Lauprète (p), Georges Martin, Thomas Winteler et Alain Marquet (cl). C’est très bien et très louable de rendre hommage et de vouloir promouvoir la musique de Johnny Dodds, mais est-ce que ce triptyque fait avancer le Schmilblique ?
Musicalement, ces trois CD tiennent la route, mis à part quelques réticences personnelles comme, par exemple, un Fm7 (pourquoi ?) au début du thème de Wild Man Blues (version Georges Martin) et quelques autres pains ici ou là, peut-être dus à un certain manque de perfectionnisme… ou un manque de temps pour refaire des prises ?
Le jeu le plus proche de Dodds est celui de Thomas. Le plus personnel est bien sûr celui d’Alain. Quant à Georges, s’il a moins de technique et d’assurance que ses deux compères, on sent qu’il a un très grand plaisir à jouer cette musique et qu’il a eu un non moins grand plaisir à l’enregistrer avec ses amis.
Le travail des accompagnateurs est tout autant valable. Je mets de côté Enzo Mucci, Sylvain Glevarec et Gilles Chevaucherie sur lesquels je n’ai rien à redire ! Alain Marcheteau, à la guitare et au banjo, contribue à la couleur d’authenticité de la session « Martin », ainsi bien sûr que le jeu de piano de Lou, quoique manquant, à mon goût, du côté percussif des pianistes noirs des années 20. Je suis toujours frappé quand je réécoute les enregistrements originaux par l’attaque, le “time“ incroyable de ces musiciens. Je me répète mais c’était “Rock & Roll“ à l’époque, et même beaucoup plus puisqu’ils n’avaient pas de sonorisation ou d’amplification électrique, ce qui aujourd’hui facilite bien les choses ! J’aimerais bien voir un groupe de Trash Metal un jour de panne d’électricité !! Fin de la digression !
Ceci étant posé, quelle est la finalité de ce genre d’entreprise ? Je sais la passion de Jean-Pierre Daubresse pour Dodds et le plaisir qu’il a sûrement eu à produire ceci. Et, si j’en crois le contenu des livrets, ces trois CD auraient pour but de faire connaître ce grand clarinettiste de la Nouvelle-Orléans : « Mais qui était Johnny Dodds ? », but pédagogique louable s’il en est ! Mais est-ce que les gens qui ne connaissent pas Maître Johnny vont acheter cette production ? Je me pose la question avec quelques doutes. Est ce que, par exemple, je vais encourager des élèves à écouter ceci pour leur donner une idée de la musique de Dodds ? Je ne crois pas, préférant de beaucoup leur faire écouter le vrai, même si parfois certains enregistrements originaux peuvent rebuter des oreilles trop habituées aux MP3 !
Pour conclure, je dirais que nous sommes ici en présence d’un témoignage sympathique de quelques amis qui se sont réunis autour de leur passion commune pour Johnny Dodds, ce qui, ma foi, est déjà très bien. Mais, pour compléter ceci, j’aimerais bien une réédition intégrale un peu prestigieuse des enregistrements de ce grand clarinettiste !  

Jean-François Bonnel
(Jazz Classique n°58)