Duke Heitger - Bernd Lhotzky

Heitger Lhotzky
Doin’ The Voom Voom. Arbors Records ARCD 19382. Fascination - Warm Valley - Doin’ The Voom Voom - How Long Has This Been Going On? - Jeepers Creepers - The Folks Who Live On The Hill - You’ve Got To Be Modernistic - Shades Of Jade - Liza - Blue Because Of You - Volver - Poor Loulie Jean - Manhattan - The Very Though of You - Embraceable You - Saturday Night Function - Salut d’amour. Durée : 63’07.

Enregistré les 12 et 13 juillet 2008 au Concert Hall d’Oberhaching en Allemagne.
Le cornettiste américain Duke Heitger, natif de l’Ohio, et le pianiste allemand Bernt Lhotzky se livrent à l’exercice ô combien difficile du duo !
Je connais bien Bernd, pour l’avoir é
couté plusieurs fois en concert, mais je découvre avec ce CD le jeu de Duke Heitger, cornettiste à la technique solide et qui possède une belle sonorité de cornet, un peu voilée, bien dans la ligne de l’instrument. Son phrasé est agréable, avec juste ce qu’il faut de virtuosité, sans aucun abus. Quelque part entre Warren Vaché et Ruby Braff, il y a pire comme références ! Le seul petit reproche que j’ai envie de lui faire, c’est d’être un peu sage, sans surprises rythmiques ou harmoniques, mais cela est sans doute dû aux conditions d’enregistrement en studio où les musiciens prennent souvent moins de risques, privilégiant la propreté au détriment de la spontanéité.
Finalement, c’est l’impression qui se dégage de cet album, une belle musique parfaitement maîtrisée par ces deux musiciens de grande classe, mais dans laquelle manque un peu l’étincelle qui nous accroche !
Le programme est original. À côté de classiques du stride revus pour piano et cornet tels que Fascination de James P. Johnson, de standards tels que Lisa, How Long Has This Been Going On ? ou Manhattan, de deux solos de piano : You’ve Got To Be Modernistic et Embraceable You, on trouve un air de Carlos Gardel : Volver et une composition de Sir Edward Elgar : Salut d’Amour !
La prise de son irréprochable restitue très fidèlement les sonorités de Bernd et de Duke. Une rencontre de ces deux-là en concert, fixée sur disque, est vivement souhaitée !

François Biensan
(Jazz Classique n°56)