Duke Heitger - Bernd Lhotzky

Enregistré les 12 et
13 juillet 2008 au Concert Hall d’Oberhaching
en Allemagne.
Le cornettiste américain Duke Heitger, natif de
l’Ohio, et le pianiste allemand Bernt Lhotzky
se livrent à l’exercice ô combien difficile du
duo !
Je connais bien Bernd, pour l’avoir
écouté
plusieurs fois en
concert, mais je découvre avec ce CD le jeu de Duke
Heitger, cornettiste à la technique solide et qui
possède une belle sonorité de cornet, un peu voilée,
bien dans la ligne de l’instrument. Son phrasé
est agréable, avec juste ce qu’il faut de
virtuosité, sans aucun abus. Quelque part entre
Warren Vaché et Ruby Braff, il y a pire comme
références ! Le seul petit reproche que
j’ai envie de lui faire, c’est
d’être un peu sage, sans surprises rythmiques
ou harmoniques, mais cela est sans doute dû aux
conditions d’enregistrement en studio où les
musiciens prennent souvent moins de risques,
privilégiant la propreté au détriment de la
spontanéité.
Finalement, c’est l’impression qui se
dégage de cet album, une belle musique parfaitement
maîtrisée par ces deux musiciens de grande classe,
mais dans laquelle manque un peu l’étincelle
qui nous accroche !
Le programme est original. À côté de classiques du
stride revus pour piano et cornet tels que
Fascination de James P. Johnson, de standards tels
que Lisa, How Long Has This Been Going On ? ou
Manhattan, de deux solos de piano : You’ve
Got To Be Modernistic et Embraceable You, on trouve
un air de Carlos Gardel : Volver et une
composition de Sir Edward Elgar : Salut
d’Amour !
La prise de son irréprochable restitue très
fidèlement les sonorités de Bernd et de Duke. Une
rencontre de ces deux-là en concert, fixée sur
disque, est vivement souhaitée !
François Biensan
(Jazz Classique
n°56)